Édition du mardi 24 mars 2009
La Commission nationale informatique et libertés (CNIL) rappelle «les conditions à respecter avant de mettre en place des dispositifs de vidéosurveillance»
Après la diffusion, le 12 mars dernier, de la circulaire du ministre de l'Intérieur sur les «conditions de déploiement des systèmes de vidéoprotection» (1), la Commission nationale informatique et libertés (CNIL) a publié un dossier sur «les conditions à respecter avant de mettre en place» ces dispositifs. Ce dossier pose deux préalables: il faut dabord «bien comprendre la distinction entre un lieu public et un lieu privé (non ouvert au public) pour savoir quelle formalité est nécessaire.
- Le lieu public ou ouvert au public: tout lieu du secteur public ou du secteur privé où le public peut accéder. Exemple: le guichet dune mairie ou une boulangerie.
- Le lieu privé (lieu non ouvert au public): tout lieu du secteur public ou du secteur privé où le public ne peut pas accéder. Exemple: la chaîne de montage dune entreprise automobile ou le parking du personnel dune mairie.»
Il faut, en second lieu, rappelle la Commission, noter que létat actuel du droit se caractérise par la concurrence de deux régimes juridiques applicables:
- celui de la loi Informatique et libertés du 6 janvier 1978, modifiée en 2004;
- celui de larticle 10 de la loi du 21 janvier 1995, modifiée, dorientation et de programmation pour la sécurité.
«Ceci explique le caractère aléatoire et complexe du régime juridique applicable en la matière.» Pour la CNIL, ce régime nest pas clair et pose problème dans deux cas:
- la question complexe et délicate «mais heureusement rare», du cumul de lautorisation préfectorale et de la déclaration auprès de la CNIL;
- le système saccompagne dun dispositif biométrique de reconnaissance faciale. Il doit alors faire lobjet dune demande dautorisation auprès de la CNIL puisquil fait appel à une technique biométrique. Compte-tenu du fait que les images sont dans ce cas enregistrées et conservées dans des traitements informatisés ou des fichiers structurés qui permettent didentifier des personnes physiques, «doit-on considérer que lautorisation préfectorale est également nécessaire si le dispositif de vidéosurveillance est installé dans un lieu public ou ouvert au public?», demande la CNIL.
La Commission rappelle en outre les garanties à respecter:
- le nécessaire respect de la vie privée;
- une durée de conservation limitée;
- linformation des personnes;
- le droit daccès;
- les destinataires des images.
(1) Circulaire (Intérieur) du 12 mars 2009, relative aux conditions de déploiement des systèmes de vidéoprotection (texte non publié sur le site du ministère). Voir ci-dessous nos infos du 18 mars 2009.
Pour accéder au dossier de la CNIL, voir lien ci-dessous.
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